Moulin à papier de Pen-Mur : un des derniers moulins à papier à l’agonie à cause d’un maire !

Dans le charmant village de Muzillac (Bretagne), un des derniers moulins de France où l’on fabrique du papier 100% naturel à partir de tissu est sur le point de s’arrêter à cause d’un maire peu scrupuleux. C’est un patrimoine culturel et un savoir-faire traditionnel inestimable sur le point de s’écrouler.

Datant du XVème siècle (propriété en son temps du dernier duc de Bretagne), le moulin de Pen-Mur avait fini par tomber en ruine au milieu du XXème siècle. En 1986, un couple décida alors de le louer à l’Etat pour le restaurer entièrement et relancer la fabrication de papier à partir de chiffons.

L’entreprise tournait bien grâce à la volonté de fer du couple, dernier bastion d’un savoir-faire sur le point de s’éteindre en France (il ne reste plus que quatre moulins respectant la tradition papetière du XVIIIe siècle). Mais voilà, situé au bord d’un étang de 45 ha, la roue du Moulin de Pen Mur ne tourne plus depuis 2010 car la vanne du plan d’eau est bloquée volontairement par la commune au nom de la lutte contre la sécheresse. Sauf qu’en deux ans, l’eau aurait pu être rétablie… mais un changement de vanne a également déstabilisé la roue qui doit être réparée. La commune rejette les torts et fait traîner. Pendant ce temps, le bois de la roue sèche irrémédiablement, rendant toute remise en exploitation hasardeuse (le bois sec et mouillé à nouveau va entraîner des déséquilibres nuisant au bon fonctionnement du moulin).

En vérité, le charme du site en fait un pôle d’attraction touristique fort de la localité – le maire n’ayant guère caché son désir de mieux rentabiliser le moulin plutôt que percevoir une simple rente locative… Le maire se fiche donc éperduement de la perte de cet artisanat quasi unique en France. Il fait la sourde oreille et attend clairement que le couple dégage (et le mot est faible), après 25 ans de dur labeur. Pourtant, à voir ces grandes feuilles de papier pendues sur des filins et séchant au gré du vent dans l’immense grenier, je me suis sentie projetée dans une autre époque. Le temps ralenti, les produits sont naturels, l’huile de coude coule à flot. C’est déjà un miracle qu’un couple au 21ème siècle aient envie de faire perdurer ce savoir-faire artisanal. Les pousser à l’agonie est un crime culturel.

Il existe une pétition pour soutenir ce couple. Leur départ du moulin semble inévitable mais pas la mort de leur savoir-faire… à condition d’être au moins indemnisés décemment par la commune. C’est pour cela que je sollicite votre aide en vous invitant à cliquer sur ce lien pour signer cette pétition. N’hésitez pas non plus à partager cet article!

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