L’odorat surdéveloppé des chiens est depuis longtemps mis à contribution par l’homme dans de nombreux domaines. Depuis 2009, cette aptitude sert désormais à protéger la biodiversité grâce au projet EcoDogs. Ce projet, initié par des chercheurs et des étudiants de l’université d’Auburn (Alabama, Etats-Unis), vise à entraîner des chiens pour détecter les déjections d’espèces menacées.
En effet, aussi peu glamour que cela puisse paraître, le suivi d’espèces par les biologistes ou les éthologues (étudiant le comportement animal) passe bien souvent par le pistage des excréments. Et oui, il est toujours plus facile de détecter les traces laissées par les animaux que les individus eux-mêmes. De plus, ces traces contenant de l’ADN, elles rendent possible l’analyse d’une série de paramètres propres à chaque animal (suivi des déplacements, régime, état de santé…) et, par extension, d’une population. Or, pour identifier ces traces, l’homme se sert normalement de ses yeux, pas de son nez, ce qui exige une extrême vigilance et un excellent sens de l’observation.
Dans ce contexte, on comprend mieux l’utilité de faire appel à des chiens, en l’occurence des labradors.
Ces derniers peuvent travailler jusqu’à 4h par jour et couvrir 19 km, en sillonnant un périmètre donné. Ils peuvent détecter une déjection à 15m de distance, parfois jusqu’à 100m. Chaque chien est entraîné à détecter les excréments d’une ou plusieurs espèces données (mouffette tachetée, ours noir…). Il faut environ 3 à 6 semaines d’entraînement pour reconnaître la première odeur, puis quelques jours pour celle d’espèces additionnelles.
Courant 2011, cette capacité de détection a été étendue au suivi d’une maladie en pleine expansion, un champignon véhiculé par un coléoptère et touchant les racines de pins dans le sud du pays. Jusqu’à présent, la seule façon d’identifier le champignon avant de constater le dépérissement des arbres est de déterrer les racines pour identifier la présence du coléoptère – un travail long et fastidieux.
Le recours aux chiens permettraient donc d’éviter de creuser en simplifiant considérablement la tâche. Pour l’instant, le travail est en cours, mais les résultats sont prometteurs. Au passage, cela me rappelle la recherche de truffes. Peut-être que des cochons pourraient être entraînés de la même manière?
Site du projet EcoDogs: http://ecodogs.auburn.edu
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